La nuit animale entend faire resurgir les fantômes d’un fait divers qui a secoué internationalement le milieu de la recherche anthropologique ces dernières années. En 1968, un généticien et un anthropologue américains effectuent des collectes de sang auprès de tribus d’indiens d’amazonie sans le consentement explicite des intéressés qui accordent pourtant au sang une importance symbolique capitale. Cette affaire, surnommée “Darkness in El Dorado”, a fait polémique jusque dans les années 2010.
Le spectacle, articulé en plusieurs parties ayant chacune sa théâtralité spécifique, glisse d’un réalisme documentaire vers une forme chorégraphiée et métaphorique.
L’affaire est ici évoquée au travers d’une fiction : une jeune brésilienne à l’intelligence virtuose se prépare pour un exposé universitaire, accompagné d’un professeur ambitieux. A mesure que la nuit avance, elle est gagnée par un désordre intérieur qui aboutit à une forme de transe. Dans cet état d’intensité se dévoilent à la fois ses propres origines amérindiennes et les vestiges fantasmatiques d’une soirée où ses amis l’attendent : la nuit animale.