EL AJOUAD – Les Généreux, le titre réveille de lointaines résonances de poésie épique et annonce la geste de modestes héros de l’ombre, ignorants de leur grandeur.
Présentée en version bilingue avec des comédiens algériens et français, El Ajouad– Les Généreux est la pièce phare du théâtre d’Abdelkader Alloula, avec laquelle il redonne au peuple sa langue.
Pour cela, il y a trente ans, il a été assassiné à Oran.
Les compagnies proposent un 1er récit la 1ère semaine (Djelloul El fhaymi), un 2nd récit la deuxième semaine (Akli et Mnawer) et un troisième récit la dernière semaine d’exploitation (Hbib Errebouhi), avec la possibilité d’un abonnement pour deux ou trois représentations. Les week-ends présentent les récits groupés dans l’ordre d’écriture de la pièce : Hbib Errebouhi, Akli et Mnawer et Djelloul El fhaymi.
L’idée de présenter les pièces d’Abdelkader Alloula en version bilingue en France a immédiatement résonné en moi. Comment pourrais-je résister à l’envie de travailler sur la rencontre entre des comédiens algériens et des comédiens français sur un même texte, sur une même scène en deux langues ?
L’idée n’est pas de faire une simple version bilingue classique, c’est -à-dire d’alterner le texte original et sa traduction, un comédien remplaçant l’autre. L’enjeu pour moi est d’inventer, de créer une mise en scène qui mélange les deux langues, qui les fait s’entrecroiser, se confronter, se questionner, les fait évoluer dans une même histoire, l’Histoire de la mosaïque de notre culture commune. Je souhaite que le spectateur suive l’histoire dans sa langue maternelle tout en étant happé par la musicalité de l’autre langue, telle la partition d’un opéra.
Jamil Benhamamouch