Il s’appelle Narcisse.
Hier, il fut « l’archange à la voix d’or », chanteur prodige du plus grand groupe du monde.
Aujourd’hui, il vit seul, reclus dans son appartement du dernier étage – sa « chambre aux fantômes » – perdu entre passé et présent, jour et nuit, rêve et réalité.
Il ressasse, il rumine : l’ascension, la gloire. Le travail, la musique. La toute puissance.
Les tournées, les excès, l’adulation, l’adrénaline. Les drames personnels…
Jusqu’au soir où il s’écroula sur scène, accélérant la fin du groupe.
Son guitariste, le dieu dragon, vient lui rendre visite et lui faire une proposition : reformer le groupe pour un dernier concert.
Mais Narcisse a peur, il hésite.
Peut-il être encore celui que le monde entier réclame – l’archange à la voix d’or ? En a-t-il encore les moyens, la force, l’envie ?
Remontera-t-il sur scène ?
Chantera-t-il une dernière fois ?
Brûle Narcisse nous parle de l’adrénaline de la scène, du vertige de la gloire. De la performance comme rituel. Brûle Narcisse nous parle de fantômes, d’errances
nocturnes… Et tâche d’interroger en chemin notre propre rapport au temps qui passe : ce qui a été, ce qui n’est plus, ce qui est perdu et qui ne reviendra pas.
Narcisse, c’est le visage placardé dans notre chambre d’adolescent.e, à qui nous interdisons de changer, de vieillir, à qui nous ordonnons de rester figé dans l’instant
bouleversant de sa gloire – parce que c’est à cet âge que nous l’avons aimé, à cet instant qu’il nous a rendus heureux.